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Interview D. Lebrun juge

Comment avez-vous débuté en cynophilie ?

Issu d'une famille ou la chasse n'était pas trop pratiquée, j'ai commencé à chasser à l'âge de 25 ans. Après une première saison sans chien, je me suis vite rendu compte que la pratique de cette discipline, sans auxiliaire, se résumait uniquement à du tir.

J'ai donc fait l'acquisition d'un Epagneul Français. Race qui m'a apporté des satisfactions avec 2 Champions de travail et une sélection au Championnat du Monde de Gibier Tiré.

Amoureux des chiens qui prennent des risques et pratiquant une chasse sportive, je suis passé naturellement ensuite aux Setter Anglais avec quelques succès (Champion de travail, vainqueur du Derby d'Eté, vainqueur du Challenge de CALLAC)

 

Comment sélectionnez-vous vos reproducteurs ?

J'ai toujours fait confiance aux grands reproducteurs récompensés en Field de Grande Quête

J'ai eu la chance de pouvoir bénéficier des conseils éclairés de Daniel PROVOST (grand éleveur et Dresseur) et aujourd'hui de ceux de son fils Lionel.

L'élevage rend modeste  et oblige à se remettre en question constamment. Mes chiennes « portent » deux fois maximum dans leur vie  et je ne fais jamais reproduire  une chienne qui n'est pas au minimum « Trialer »

Etant un éleveur modeste, une portée en moyenne tous les 18 mois, j'essaye de me tromper le moins possible...

 

Vous êtes Juge de Field-trial.Comment concevez vous cette fonction ?

L'amour du Chien d'arrêt et de la compétition m'a conduit rapidement à présenter  en Field. Remarqué par certains de mes pairs, j'ai suivi le cursus classique pour devenir Juge Qualifié.

Je suis de ceux qui pensent qu'il faut « faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux » et surtout ne jamais perdre de vue que notre rôle de Juge est de mettre en valeur les Chiens  qui serviront à améliorer  le cheptel.

Nos jugements n'ont pas à faire plaisir aux concurrents mais distinguer et récompenser les chiens qui font la preuve de leurs qualités de chasse ;

J'ai la réputation d'être un Juge sévère mais juste. Je ne récompenserais jamais un chien dont j'estime qu'il n'apportera rien à sa Race.

Si tous les propriétaires reconnaissent aux juges le droit de participer et même d'être client chez un dresseur, beaucoup s'étonnent de voir certains présenter un jour et juger le lendemain ou encore certains dresseurs de présenter les chiens de plusieurs juges. N'y a t-il pas là une certaine dérive malsaine qui pourrait être rectifiée et qui pourrait faire plaisir à une majorité de concurrents ?

Vous venez d'intégrer la Commission d'Utilisation des Chiens d'Arrêt de la SCC. Comment envisagez-vous votre engagement ?

Yves GUILBERT, son Président, m'a fait l'honneur de me proposer  de siéger dans cette commission au titre de représentant des organisateurs de Field.

Comme tous les membres de cette dernière, j'ai la mission de réfléchir sur l'amélioration de nos outils de sélection dans le cadre de nos épreuves au service des différentes races de chien d'arrêt pour les années futures.

Le constat est simple.

De plus en plus de chiens en concours de Printemps (700 sur 2 jours), des territoires pourvus en oiseaux non extensibles à volonté et une diminution des perdreaux naturels dans certains secteurs géographiques...

Nous ne pouvons plus continuer ainsi.

L'amélioration de nos races passe par d'avantage de sélection en limitant le nombre d'engagés. Non pas sur des critères économiques mais sur des critères cynophiles. Il me semble impératif de pratiquer une présélection préalable en concours de Club comme cela se pratique déjà pour les Retrievers et les Spaniels.

Cette dernière permettrait d'accueillir, en concours ouvert, uniquement des chiens ayant fait la preuve de leurs aptitudes en épreuve préliminaire. Les modalités de cette sélection restent à fixer.

Pour la Grande Quête, un projet de circuit parallèle a été évoqué. Il semble, aujourd'hui que cette proposition ne fasse pas l'unanimité chez les organisateurs.

N'oublions pas que nous sommes tributaires des autorisations des propriétaires et titulaires des droits de chasse pour faire évoluer nos Chiens. Leur gentillesse a des limites.

Ma proposition précédente, en limitant le nombre de concurrents, permettrait de rendre disponible des terrains pour cette discipline et continuer comme par le passé à organiser ce type d'épreuve la première journée de nos concours.

Cette proposition n'engage pas la CUNCA qui est seule habilitée à modifier les réglements.Elle est simplement le fruit d'une réflexion personnelle.

Vous êtes l'organisateur, avec des Sociétés Canines Régionales voisines de Field-trial d'Automne dans »les betteraves ».Quel est l'avenir de ces épreuves ?

Je me battrai farouchement pour pérenniser  ces épreuves qui sont le reflet exact de la chasse pratiquée au Nord de la Loire. En fonction des dates d'ouverture tardives de la Chasse que nous subissons aujourd'hui, c'est quasiment le seul biotope ou peuvent évoluer nos chiens.

Un projet de mise en parallèle de nos épreuves avec des organisations au Sud de la Loire est pour moi inacceptable .C'est la négation et le non respect des nos épreuves.

Le «  Challenge des Plaines Sucrières » créé à mon initiative, en partenariat aves les Sociétés Canines Régionales voisines, permet de fédérer ce type d'épreuve  pour la défense de nos Concours.

Pourquoi ne pas réfléchir à d'autres solutions ? Notamment la création en plus de l'Open de France  d'un Championnat de France par points  ou pour prétendre remporter le Titre, une ou deux récompenses seraient obligatoires dans nos concours « de betterave ».Cette compétition nouvelle permettrait de mettre en valeur des chiens complets sachant évoluer dans tous les biotopes.

Vous pouvez constatez que les axes de réflexion sont nombreux.

Malgré vos nombreuses occupations cynophiles, trouvez-vous encore le temps de chasser ?

Pour moi la pratique de la chasse est indispensable .Je chasse le petit gibier, la bécasse et le gibier d'eau. C'est la raison pour laquelle je ne juge pas beaucoup en Automne.

A chacune de mes sorties, derrière mes Setters Anglais, je m'oblige à analyser des situations nouvelles que je peux rencontrer en concours.

La chasse pour le plaisir qu'elle me procure, pour le plaisir de voir évoluer mes chiens me permet de me ressourcer et d'oublier mon activité professionnelle, très prenante en temps et en énergie.

Quel avenir, à votre avis, pour la Chasse aux Chiens d'Arrêt ?

Je suis d'un tempérament optimiste mais pour que notre passion perdure, il faudra d'avantage d'implication du chasseur, une étroite collaboration avec les Fédérations Départementales de Chasse, des ouvertures anticipées aux petits gibiers et sa préservation.

Le chasseur devra aussi admettre que s'il veut prélever des oiseaux sauvages, il lui faudra acquérir des chiens de qualité.

C'est la finalité que nos épreuves ne doivent pas perdre de vu.

Vous revenez des championnats du monde de GT en Slovaquie où vous avez jugé ; quelles sont vos impressions sur cette compétition ?

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